Critique – Iria, Zeiram the animation (1994)

Avant de commencer le visionnage Mobile Suit Gundam Wing, il y a plusieurs OVA que je voudrais visionner. Le premier d’entre eux est Iria, Zeiram the animation que j’ai pu découvrir en version originale et en VF (qui est plutôt bonne d’ailleurs). Une histoire de science-fiction avec de l’action et un alien à détruire !

Iria est une chasseuse de primes travaillant avec son frère Gren et son équipier Bob. Un jour, ils acceptent une mission à bord d’un vaisseau nommé le Karma. À l’intérieur, l’équipage s’est fait décimer par une créature nommée le Zeiram. Iria parvient à s’échapper, mais Gren et Bob sont restés derrière. Elle va découvrir la vérité derrière la nature du Zeiram et tenter d’en venir à bout.



À l’origine, Zeiram est un film de science-fiction japonais réalisé et coécrit par Keita Amemiya en 1991. Le scénario est à peu près le même que cet OVA : l’histoire d’Iria luttant contre le surpuissant Zeiram. Le film semble avoir eu suffisamment de succès pour qu’une suite soit mise en production pour une sortie en 1994, et que des efforts soient faits pour développer son univers. La sortie de ce second opus, prévu pour décembre 1994, s’accompagne donc d’un OVA en six épisodes sortis entre juin et novembre 1994 racontant les jeunes années de la chasseuse de prime Iria. Ce travail est confié au studio Ashi (Gigi, Vampire Hunter D, Macross 7, etc) avec Tetsuro Amino à la réalisation (connu pour Macross 7 et plusieurs OVA Gundam SD). Masakazu Katsura participe également à la production en imaginant le character design, repris ensuite par Ryunosuke Otonashi.

La direction artistique est ce qui m’a le plus marqué dans cette histoire courte. J’aime énormément l’esthétique, en particulier l’idée que rien ne vient de notre univers. L’architecture, les véhicules, les armes et notamment les vêtements ont été pensés pour ce monde. Cette esthétique donne un véritable cachet à cette OVA qui serait facilement oubliable. Cela m’a beaucoup fait penser aux Ailes d’Honnéamise qui propose une approche similaire : un univers unique et réaliste, avec une esthétique éloignée de notre réalité. Dans Iria, cela fonctionne bien et donne le sentiment de ne voir qu’une fraction de cet univers à la culture riche. Les vêtements et la mode apportent beaucoup, particulièrement avec ces ornements de perles que tous les personnages portent dans leurs cheveux.


L’histoire est simple et n’est pas le point fort de l’OVA. En de nombreux points, il rappelle la trilogie Alien avec son monstre indestructible combattu par une femme forte. Par ailleurs, l’histoire débute dans un vaisseau comme dans Alien ; et elle se poursuit sur une planète sur laquelle le Zeiram développe une progéniture à partir d’hôte humain, comme dans Alien 2. On retrouve aussi une intrigue impliquant des responsables politiques cherchant à s’emparer du monstre pour en faire une arme, évidemment. Une scène du cinquième épisode rappelle même une scène coupée du premier film où on voyait l’un des personnages demandés à Ripley de le tuer pour ne pas être assimilé à l’Alien. J’aime bien l’apparence du Zeiram et l’idée qu’il n’utilise pas que sa force brute, mais aussi son intelligence.

Aucun personnage n’est détestable ou irritant, mais aucun n’est vraiment marquant non plus, à l’exception d’Iria. Je pense que le problème vient du fait qu’ils n’ont aucun moment pour briller. Fujikuro aurait pu être plus intéressant à suivre, mais sa personnalité contrebalance trop ses moments de bravoure et le spectateur n’a pas l’occasion de bien faire sa connaissance. C’est une sorte de Han Solo, mais sans arc de rédemption suffisamment fort à mon goût. On pourrait croire que cela arrive dans l’épisode 03, mais il reprend vite sa personnalité d’égoïste dans les épisodes suivants. Je n’ai pas grand-chose à dire concernant Komimasa à part que j’aurais voulu qu’iel soit plus pro-actif·ve dans le final (il y a une ambiguïté sur son genre).

En bref, l’OVA est plaisant et m’a donné envie de découvrir les films et d’en savoir plus sur cet univers. J’aurais voulu en voir davantage sur le fonctionnement de cette société qui semble à la fois « archaïque » et hautement technologique. Je reviens souvent sur ce point, mais c’est ce qui m’a le plus séduit. L’animation est correcte sans prendre de grosse prise de risque. Il n’y a pas de scènes véritablement bluffantes ou impressionnantes. Il faut noter tout de même l’utilisation d’images de synthèse simples pour représenter l’ordinateur Bob dans plusieurs scènes. Même s’il n’est que des figurines géométriques simples, l’équipe d’animation est parvenue à le rendre un peu expressif dans sa manière de bouger et propose quelques chose d’intéressant.

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