Critique – Please Save My Earth (1993)

Il arrive fréquemment que je m’intéresse à un anime après avoir vu une séquence sur Sakugabooru. Évidemment, ces scènes sont souvent les moments les plus haletantes, expliquant pourquoi l’animation est d’aussi bonne qualité. C’est ainsi que j’ai découvert Please Save My Earth, un OVA qui m’a soufflé par ses qualités, mais aussi plombé par ses défauts.

Alice est une adolescente ayant emménagé à Tokyo depuis peu. Elle fait la rencontre de Rin, un garçon de sept ans qui lui mène la vie dure. Un jour au lycée, elle surprend une conversation entre deux lycéens, Jimpachi et Issei. En se rapprochant d’eux, Alice apprend qu’ils vivent un événement extraordinaire : ils vivent les mêmes rêves où ils incarnent des scientifiques sur une base lunaire. Dans les jours qui suivent, des événements étranges vont se produire et d’autres personnes partageant le même rêve vont se révéler.


À l’origine, Please Save My Earth est un shōjo, écrit et dessiné par Saki Hiwatari entre 1987 et 1994 dans les pages de Hana to yume. Le manga rencontre un succès important, et une suite sera imaginée dans les années 2000. C’est donc sans surprise qu’une adaptation en OVA est réalisée par Production I.G en 1993. L’histoire est développée en six épisodes et adapte assez fidèlement les événements du début de l’histoire. Toutefois, il propose une fin alternative que j’évoquerai un peu plus tard dans cet article. La réalisation et le scénario sont l’œuvre de Kazuo Yamazaki, principalement connu pour avoir réalisé le film The Five Star Stories et la seconde partie de la série animée Lamu (en succédant à Mamoru Oshii).


Comme je l’expliquais en introduction, j’ai découvert cette OVA par son animation et c’est, je pense, son point fort principal. C’est très simple, chaque épisode est sublime en termes d’animation et de direction artistique. Certaines scènes se permettent même quelques effets un peu complexes, notamment un court effet de travelling dans l’épisode 5 avec une petite rotoscopie pour un élément changeant de perspective. Il y a aussi de nombreuses scènes de foule avec un soin de détails impressionnant. J’hésite presque à dire que c’est d’une qualité cinématographique tellement je trouve l’animation de bonne facture. En plus, j’apprécie beaucoup le character design imaginé par Takayuki Goto.

Toutefois, derrière cette superbe image, il faut parler du scénario. Il n’est pas mauvais du tout. Le surnaturel de l’intrigue s’imbrique bien à l’aspect romantique, et l’on a envie d’en découvrir plus sur cet univers. Le premier épisode fonctionne parfaitement bien qu’ils mettent un peu de temps à démarrer (la faute aussi au manga). Les choses se compliquent à partir du moment où l’on plonge complètement dans l’intrigue de la réincarnation. Son principal défaut, surtout pour moi qui ai du mal à retenir les noms, c’est la complexité avec laquelle est raconté le scénario. Le fait de suivre deux intrigues en parallèle, celle sur la base lunaire et celle sur Terre, fait que l’on peut être vite perdu. Si l’on oublie qui est la réincarnation de qui, les choses deviennent vite compliquées et l’on oublie pourquoi certains personnages agissent de telle ou telle façon. Évidemment, on est loin d’une intrigue ultra-complexe et mes défauts de mémorisation doivent jouer sur mon appréhension de l’œuvre.


Ce qui n’est pas le cas concernant la fin de la série. L’OVA fait seulement six épisodes, là où le manga est édité en 21 volumes. Bien sûr, c’est trop court pour tout adapter, et le studio a pris la décision de proposer sa propre fin. Je ne dirais pas que c’est un échec, mais ça laisse le spectateur sur sa fin. Beaucoup d’éléments restent non résolus, en particulier l’intrigue sur la Tour de Tokyo qui est pourtant évoqué dès le premier épisode. Un épilogue nous explique brièvement certaines choses concernant Alice et les autres personnages, mais cela reste vague et ressemble presque à une publicité pour nous faire acheter le manga. Il n’y a pas de climax, pas de dénouement particulier ou de révélation. En fait, Alice a à peine évolué entre le début et la fin de l’OVA. La fin n’est pas mauvaise, mais décevante.

Malgré sa fin, Please Save My Earth mérite d’être vu. Même si l’on n’a pas le dénouement de l’histoire, il m’a permis de m’intéresser à cet univers au point où j’ai acheté les premiers tomes du manga (qui a un ton beaucoup plus léger d’ailleurs). J’en garde un bon souvenir, et je risque probablement de le revoir à mesure que je découvre le manga. Je vais regarder encore quelques OVA avant de me lancer dans la prochaine série Gundam.

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